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Ce dimanche 2 mai 2004 je suis de nouveau rentré capot, rien, pas le moindre bip et pourtant les poissons ne bougeaient pas loin de mon coup ! Mais c'est presque devenu une routine en ce début de saison ou je comptabilise 170h de peche : de nombreuses heures de repérage et pas la moindre carpe pour compléter mon album. La Saône, cette riviere qui me fait tant rever est vraiment impitoyable ! Mais je suis toujours aussi motivé et j'arriverai comme je me le suis promis a invité une dame de Saône (plusieurs si possible !!) a venir tester mon tapis de réception!

C'est décidé, je mets en place un coup du soir avec l'espoir que celui ci me permette d'admirer enfin ma premiere carpe de Saône pour cette année 2004, qui jusqu'ici ne semble pas etre mon année. Lundi soir a la sortie des cours je me hâte de rentrer chez moi, je prends mon seau de tigers et c'est parti, je vais amorcer les plaques de nénuphars repérées il y a une semaine et qui semblent prometteuses. Si prometteuses qu'un ami me le confirme par ses belles peches au meme endroit il y a quelques années! Mardi soir je récidive.


Arrive enfin mercredi, demain c'est le jeudi de l'Ascension alors ce soir je peche. A 18h tout est pret, les lignes sont tendues aux extrémités des plaques de nénuphars a une dizaine de metres du bord. Je jette quelques poignés de tigrées et je prend place sur mon tapis de réception qui fera office de siége en attendant un éventuel poisson, car en venant en scooter je limite le matériel et je ne prends que ce qui et indispensable.


Arrive 19h 30 et je prends l'idée « saugrenu » de sonder car j'ai l'impression de pecher dans trop peu d'eau. Je jette une dizaine de fois mon marker sondeur, je fais un bruit pas possible dans l'eau et je ne trouve que 1 metre derriere les nénuphars. Je rejette alors 1m plus loin, pour gagner 20 cm de profondeur.... A 19h 45 tout redevient calme et je somnole de nouveau… Non, je m'endors sur mon tapis.


Je serais réveillé 40 minutes plus tard, par la mélodie tant désirée, mélodie qui en nous fais monter l'adrénaline, et qui provoque en moi un indescriptible sentiment de joie de peur entremelé. Je me leve, ferre, le débrayage s'enclenche, la canne se courbe, le poisson est tellement puissant que je suis obligé d'ouvrir mon frein de combat au maximum. Je ne contrôle rien elle prend du fil : 10, 20, 30, 40, 50 metres. A cet instant mon cour s'emballe les pensées foisonnent dans ma tete! J'ai l'impression que jamais je ne pourrai ralentir ce poisson. Je suis tétanisé par la peur d'un décrochage ou d'une casse car je sais au fond de moi que ce poisson doit etre hors-normes comparé a mes précédentes captures. Mais je dois agir : je ne peux le laisser partir ainsi. Je serre progressivement le frein, et la a ma grande surprise elle fait demi-tour des quelle sent une résistance. Elle revient toute seule et tellement rapidement vers le bord que meme en moulinant le plus vite possible, je ne parviens pas a garder la banniere tendue. En quelques secondes, elle est au niveau des nénuphars, a l'endroit meme ou elle avait démarré. Je la bride fortement pour éviter qu'elle ne se loge dans ce piege a ligne. Je peux enfin discerner ce poisson, qui selon ma premiere estimation doit faire environ 15 kg. Puisque la topographie du poste ne me permet pas de le mettre dans l'épuisette en restant sur la berge, je suis contraint de rentrer dans l'eau jusqu'aux genoux. Juste sur ma gauche, traînait dans l'eau une vieille nasse abandonnée que je n'avais pas encore remarquée. Mais la carpe l'avais déja repéré, et commença a tourner dangereusement autour. Malheureusement ce qui devait arriver arriva! Le fil se bloqua dans la nasse… J'ai joué serré : la canne dans une main, l'épuisette coincée entre les jambes, il m'a fallu un mouvement de contorsionniste pour parvenir a atteindre la nasse et a libérer le fil a l'aide de ma main gauche. Il n'y avait plus de temps a perdre et dans un dernier effort je fis glisser la carpe dans mon épuisette.


Je me rendis alors compte que ma premiere estimation avait largement sous-estimé le poids de ce poisson qui devait approcher les 18 kilos. Mais au moment de soulever le filet de l'épuisette, nouvelle surprise, le poisson est trop lourd et je n'arrive pas a le monter sur la berge! Dans mon bonheur, j'aurais encore la chance d'apercevoir 2 pecheurs de silure qui étaient sur le secteur. Je les appele et ils sont sympathiquement venus me preter main forte. On souleva l'épuisette a 2 et on pose la carpe sur le tapis. Jamais encore je n'avais put toucher un poisson d'une telle taille mais je n'étais pas au bout de mes surprises. On glisse la carpe dans le sac de pesée : stupéfaction !! L'aiguille passa la barre des 20kg et se stabilisa sur 22kg, le maximum pour ce genre de petit peson! J'étais comme déconnecté du monde réel.


La séance photo fut un calvaire de bonheur, j'avais du mal a soulever le poisson (c'est sa quand on n'a rien dans les bras.) Il était maintenant temps que je lui rende sa liberté. Apres quelques minutes de réoxigénation, il se mit a onduler et en quelques coups de queue disparue de ma vue pour rejoindre les eaux qui l'ont vue naître et grandir avant de me l'offrir.


Sans commentaires !


Epaisseur impressionnante d'un tel poisson de riviere !

Trois heures de peche m'auront permis d'oublier plus de 150 heures sans la moindre prise!

Jeudi soir, de retour sur ce poste magique pour entretenir l'amorçage, je ne put m'empecher de contempler pendant de trop courtes minutes ce lieu qui 24h auparavant m'avait offert un poisson qui restera a jamais graver dans ma mémoire.


Nous sommes enfin vendredi, demain c'est repos donc ce soir se sera peche. Comme mercredi, a 18 h tout peche, je m'installe tranquillement sur mon tapis de réception pour déguster un rapide pique- nique avant de m'endormir. A 20 h 30 je serais réveillé par … la sonnerie de mon téléphone portable, suivie dans la seconde d'un long et furieux bip.


Cette fois encore le premier contact avec le poisson est rude, je parviens a stopper sa folle chevauchée assez rapidement mais il resta longtemps a se battre a une trentaine de metres du bord, en effectuant de larges va-et-vient d'aval en amont et de puissants rushs a répétition. Il semblait infatigable mais au bout d'un bon quart d'heure il se trouvait juste devant l'épuisette donnant ces dernieres forces pour tenter de gagner la lutte qui l'oppose a ma ligne. Elle n'aura pas la joie de trouver la nasse pour l'aider dans sa tâche car j'avais pris le soin de l'enlever. Finalement je pose devant l'objectif avec une magnifique torpille de 13kg!


Et voici le missile !

 

Ce coup du soir devenait pour moi un rendez-vous magique incontournable! Le samedi soir j'étais donc de retour a 19h30 heures pour une nouvelle micro-session. Les heures passaient, 21h30 s'approche a grand pas et aucune touche ne s'était produite. Je me résigne donc a plier, ce sera mon 1er capot sur ce poste (il faut un début a tout !). J'étais entrain de relever la 1ere canne lorsque que quelques bips se firent entendre sur la canne de droite. Je ne réagi pas car je pensais avoir touché ma ligne en relevant. Mais ces bips récidiverent alors que j'avais le montage de la 1ere canne dans la main! Apres un ferrage et un petit combat j'enfermais dans le filet de mon épuisette une carpe miroir de 10kg a la dorsale mal formée et aux flancs tres abîmés. Vu l'époque de l'année et la température de l'eau je pense que ces blessures étaient dues a la fraye qui venait de commencer pour certains poissons.


Dommage que cette carpe soit si abîmée !

Je n'ai malheureusement pas put repecher ce poste n'y meme continuer a entretenir l'amorçage.
Début juin, lorsque j'ai enfin put revenir sur ce lieu, aucun amorçage n'avais été effectué depuis pres d'un mois et mes deux tentatives de coup du soir ainsi que ma session d'une nuit se solderent par une bredouille.


Je vois peut-etre une raison qui pourrait expliquer ces échecs. Je pense qu'en temps normal, la route des carpes ne passe pas, ou passe mais de façon irréguliere par cette zone. Début mai, mon amorçage m'aurai alors permis de détourner les poissons de leur route habituel et de les faire passer de maniere réguliere sur le secteur. Comme l'amorçage était stoppé depuis presque un mois, les carpes n'avaient plus aucune raison de venir traîner leurs barbillons sur le poste. Est-ce la clé du mystere ? Je ne le saurai probablement jamais.


En analysant ma peche et les conditions de peche, j'ai aussi constaté que lors de la prise de la 22kg et de la 13kg le temps était couvert et la luminosité était déja tres faible a 20h30 lorsque se sont produit les départs. A l'inverse, le samedi soir lors de la capture de la miroir de 10kg il n'y avait pas de nuages, le temps était clair et a 21h30 au moment de la touche la luminosité était sensiblement la meme que les jour nuageux a 20h30. La luminosité peut-elle etre un facteur influent sur le passage des carpes sur certains postes de faible profondeur ? Je suis incapable de répondre de maniere scientifique a cette question donc je ne vais pas m'y risquer. Mais je suis convaincu que dans certain cas précis la lumiere joue un rôle important dans le comportement des poissons.


Je terminerais cet article en citant une phrase de Koyrus :
« Je pense dorénavant que si les sessions forment la jeunesse, ce sont les coups du soir qui perfectionnent le pecheur..! »

Viv les Carpes