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Cette année j'ai rencontré Vivien, un jeune carpiste de 16 ans. Auteur d'un joli début de saison, sa soif inextinguible de carpes le pousse à arpenter régulierement la Saône. Notre destin était alors obligatoirement de se rencontrer tôt ou tard! Après avoir pêché une première fois avec lui dans un petit étang facile, il décide de me contacter afin que je fasse une nuit avec lui et ses amis. Amateur des récits de Koyrus, il a prévu alors de pêcher une semaine non loin de nos précedents exploits. Retour vers le futur... J'avais pêché 12h en Seille le jour précédent, sans pouvoir prendre de poisson malgré toute la journée passée à voir une carpe s'alimenter de mon amorcage dans 1m d'eau alors que ma ligne 3 mètres plus loin restait muette! Quelle déception! Sur le chemin du retour, je décidais pour retenter ma chance de m'arrêter faire une nuit avec Vivien et ses amis ... J'arrive en plein après-midi et découvre le campement et le poste. Nous sommes en Saône, j'ai déjà pêché un poste plus en amont, et je me souviens des jolies carpes qui ont fréquenté ces lieux. Un biwy, un bateau, un campement bien installé, mais les journées sont longues car les carpes ne se nourrissent apparementque la nuit . Je décide de profiter du bateau afin de passer un coup d'echosondeur sur le poste, afin de découvrir rapidement le poste qui s'offre à moi. Rien de bien miraculeux, une fosse à 5 mètres du bord, des nénuphars à 60 mètres, un chenal et une bordure d'île pleine de nénuphars. Les stratégies défilent dans ma tête : le casse-tête ne semble pas si simple à résoudre. Cependant, un de ses amis me dit pêcher près d'un banc de moules, seul endroit où les carpes déroulent régulierement, mais je n'arrive pas à interpreter les résultats de l'echosondeur afin de situer ce banc avec précision... Le temps passe, et je cherche comment placer mes cannes. Un petit coup de chaleur, un coup de folie et nous décidons de partir faire trempette dans le chenal, et j'en profiterais pour plonger en apnée près de l'île afin de voir ce qu'il s'y passe... Je ne découvrirais rien de particulier, seulement beaucoup de vase... Sur le chemin du retour, nous passons sur le poste où il y a le banc de moules... Toujours en pleine folie, et quelques plongeons plus tard, je confirme, l'eau est claire, le fond dur, et des petites moules jonchent le sol... Une zone entière avec ce même type de fond fût decouverte ainsi, la stratégie de placement des lignes prenant forme petit à petit. Deux cannes pêcheront ce fond à l'aide de bouillettes WaterSport IceCream, boostées au caramel liquide ... L'une d'elle sera directement déposée et amorcée en apnée, près d'une pierre un peu plus grosse que les autres... La troisième canne sera eschée de bouillettes Diabolo de la même marque, boostées au squid et amorcée avec un mélange de 4kg de vieilles bouillettes et pellets carnés. Le tout dans le chenal, autant le dire, je vise la prise d'un silure afin de prendre un peu de bon temps. La quatrième canne visitera la bordure de l'île, eschée de maïs et tigers sur un amorcage de la même sorte... Les heures défilent, et la nuit tombe. Voulant exploiter l'île à 200 m du bord, il est impossible à Vivien de se tendre correctement, le courant et les herbiers lui ont posé trop de problèmes, et la nuit tombée, ça devient vraiment délicat de faire 200 mètres a slolomer entre les herbiers avec sa ligne... Quand à moi, j'espèrais ne pas vivre le même sort avec l'aide de mes plombs Korda en 228 grammes. Et pourtant cela arriva, les herbiers emportaient mes espérances de pêcher l'île, en plus une brême était pendue à mon hameçon : de toute évidence, cette canne n'aurait pas pêchée, et je suis plutôt content de cette brême. La canne nouvellement eschée sera tirée à la "one again", en pleine nuit ... Les vaillants esprits s'engourdissent, et les 3 compères s'enfoncent dans leur biwy, fatigués par leur semaine de pêche. Je dormais alors à la belle étoile, un filet anti-moustique sur le museau car les moustiques eux étaient trés actifs! Je ne trouvais pas le sommeil, et la nuit passait ... 1h30 du matin, quelques bips et secondes plus tard, je suis en pleine action et je sens un poisson puissant partir directement dans le chenal! Je me tourne en direction du biwy, cela fait 1 minute que je combat, et rien, pas un bruit, ils dorment encore!!!! Je gueule un bon coup et ils finissent pas se reveiller. En effet, je réclame le bateau car la belle n'a pas l'air de vouloir se laisser faire, et elle remonte directement en amont... Malgré le réveil chaotique et le manque d'organisation, nous voici avec Vivien dans le bateau, en pleine nuit sur la Sâone à slalomer entre les lignes et à essayer de rattraper la belle... Je m'apercois très vite que j'ai oublié ma frontale, et arrivé au beau milieu de la Saone, Vivien me dit que l'épuisette n'est plus dans le bateau. Elle a surement dû s'accorcher dans un herbier car un bout du filet trainait dans l'eau à notre départ précipité! Je suis dépité, je combat un poisson puissant au milieu de Saône, sans frontale, sans épuisette, et je ne sens plus la carpe qui a eu la bonne idée de se frayer un chemin entre les nénuphars. Un à un je les sens craquer sous la tension du fil. Je reprends contact avec le poisson. Un de mes premiers combats en bateau, et sûrement le plus long de ces prochaines années. Je n'arrive pas à prendre du fil, le poisson est là, lourd, difficile à déplacer, et nous traîne sur quelques mètres en amont puis en aval... Un silure? Le poisson semble puissant, et après réflexion, un silure serait le bienvenu puisque n'ayant pas besoin d'épuisette... Le poisson finit par crever la surface, c'est une carpe... Et la mission épuisette commence... Pas d'épuisette, une seule solution : revenir sur la berge en évitant les lignes, et en essayant de garder le poisson. Chance, miracle? En quelques minutes j'étais sur le poste, avec une épuisette et une carpe au bout de la canne. Le poisson, toujours puissant décide enfin de visiter le fond de l'épuisette... Un combat de 45 minutes, la perte de l'épuisette, la traversée des nénuphares, le retour sur la berge, le bras tétanisé et la canne pliée comme jamais, je repense à toutes les galères pour ce poisson! Pendant la pesée, une autre canne s'emballe, pas pour moi cette fois-ci... Mais toujours sur ce fond dur de moules... La pesée de mon poisson arrive, le poisson est haut, et je pense même un instant pouvoir passer la barre des 15 kilos avec, mais non, ça sera 13.5 kg pour cette carpe ultra-combative! Une petite séance photo improvisée au cas où, une mise au sac, et la deuxième carpe prend place sur le tapis de réception. Une carpe commune qui accusera le poids de 9 kilos, commune typique de la Saône.
Aprés ces émotions, je réamorce à l'aveuglette, et je vais poser le montage en bateau au petit bonheur la chance ... La nuit m'ayant déja pleinement satisfaite. Une nouvelle mission nous attendait : retrouver l'epuisette! En effet nous ne la trouvons plus nul part! Heureusement, un petit tour en bateau, et nous la retrouvons à 10 mètres du bord, le manche depassant de 10cm de l'eau ... C'est vraisemblablement en passant dans un herbier que le filet s'est accroché et que l'epuisette à glissé du bateau discretement, mais quelle frayeur quand on se retrouve au milieu d'une rivière sans épuisette! Vraiment la nuit où tout s'arrange en quelques instants et où la chance semble être de notre côté! Rien ne viendra plus perturber la nuit, à part la visite de quelques amis rentrant de soirée arrosée ayant comme bonne idée de faire sonner les détecteurs de Vivien ... Rien de bien méchant, mais rien de plus chiant! Le lendemain matin, je me réveille à 8h30, j'ai dormi 3h, il est temps de replier et de faire des photos...
Nul doute que cette courte session aura été trés instructive pour moi, notamment par la découverte d'un bon poste... en apnée. Un bon moment passé avec des jeunes sympathiques, une carpe, et ce ne seront pas les moustiques qui me feront oublier ces bons moments passés! Encore un de mes braquages à l'italienne : en quelques années, je suis devenu le spécialiste pour arriver en cours de session et faire un poisson sur un poste que les gens ont délaissé faute de résultats. Se faire braquer un poisson sous ses yeux ... Rien de tel pour remettre quelques théories au placard! Vivien proposera bientôt son récit de sa semaine de pêche, avec sa vision de cette nuit qui aura une grande influence tactique sur la suite de la session.
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